Dernière modification le 7 octobre 2024 par jeff

Pourquoi votre enfant se met-il soudainement à crier, pleurer, ou même à claquer les portes, sans que vous compreniez pourquoi ? Vous êtes là, impuissant, à vous demander : « Mais qu’est-ce qui se passe dans sa tête ?»

Avez-vous déjà eu l’impression d’être pris dans une tempête sans parapluie, où les émotions de votre enfant débordent comme des vagues incontrôlables ? À ce moment-là, vous savez que quelque chose se joue, mais vous ne savez pas comment désamorcer la situation.

Et si je vous disais que ces crises ne sont pas des caprices, mais des appels à l’aide déguisés ? Des signaux d’alarme que votre enfant lance, comme un phare dans la nuit, pour vous dire qu’il se sent perdu.

La vraie question, c’est : comment réagissez-vous face à ces émotions ? Parce que ce que vous faites, à cet instant précis, peut tout changer.

Texte & source : le collectif des 7 profils d’apprentissage

Un adolescent qui rentre de l’école, furieux après une mauvaise note. Vous pourriez le réprimander directement, lui dire qu’il aurait dû mieux travailler. Mais ça ne fait que jeter de l’huile sur le feu.

Son amygdale – cette petite partie du cerveau qui gère les émotions – est déjà en train de brûler comme une allumette dans une poudrière. Vous le savez, il n’entend plus rien de rationnel.

Alors, plutôt que d’allumer vous-même une deuxième allumette, vous pourriez prendre une grande respiration et dire : « Je vois que tu es en colère. Parle-moi de ce qui s’est passé. »

D’un coup, vous êtes passé de pompier pyromane à maître Jedi de la sérénité. Et croyez-moi, à ce moment-là, ça fait toute la différence.

Savoir gérer l’émotion de votre enfant, c’est l’aider à construire un pont entre ce qu’il ressent et ce qu’il peut en faire. C’est lui apprendre à mettre des mots sur ses orages intérieurs, à comprendre que ce qu’il vit est normal, mais qu’il peut choisir comment y répondre.

L’humour, parfois, peut aussi désamorcer la situation. « Alors, tu as décidé de faire exploser le volcan aujourd’hui ? » peut suffire à lui tirer un sourire. Mais attention, il ne faut pas en abuser sous peine de déclencher une éruption encore plus forte !

Gérer l’émotion de votre enfant, c’est comme lui offrir une boussole. Ça ne l’empêche pas de se perdre de temps en temps, mais ça lui permet de retrouver son chemin plus facilement.

Et au final, un enfant qui sait gérer ses émotions, c’est un enfant qui apprend mieux, qui est plus concentré, et qui réussit. Parce qu’un esprit en paix est un esprit prêt à apprendre.

Alors la prochaine fois que la tempête émotionnelle gronde à la maison, rappelez-vous : c’est vous, le capitaine.

Imaginez un instant : vous essayez d’enseigner des maths à un enfant en plein milieu d’un ouragan. Les éclairs frappent, les vents hurlent, et votre élève… eh bien, il ne capte pas grand-chose.

C’est ça, le pouvoir des émotions mal gérées.

Elles balayent tout sur leur passage, y compris la capacité d’apprendre.

Selon le Dr Carla Hannaford [1], l’éducation serait tellement plus efficace si elle s’appuyait pleinement sur les émotions et les relations sociales. Les émotions sont comme le moteur d’une voiture : elles peuvent propulser un enfant à pleine vitesse, ou le laisser bloqué sur le bord de la route.

Deborah Stipek, doyenne à Stanford [2], va dans le même sens. Quand un enfant se sent en sécurité émotionnelle avec son enseignant, il est plus enclin à explorer, à poser des questions, à prendre des risques. Imaginez une classe où chaque élève se sent compris, soutenu, en confiance. Ça donne envie de sortir les crayons, non ?

Mais parlons concret. Daniel Goleman, dans L’intelligence émotionnelle, rapporte une étude fascinante menée sur 910 élèves à risque [3]. Les résultats ? Les institutrices qui obtenaient les meilleurs résultats faisaient bien plus qu’enseigner.

Elles prenaient le temps de connaître leurs élèves. Elles répondaient à leurs besoins comme un jardinier s’occupe de chaque plante, en s’assurant que le terreau émotionnel soit fertile. Elles créaient une ambiance chaleureuse, presque comme si elles tissaient une couverture de bienveillance autour de la classe. Enthousiasme, affection, flexibilité… tout était au rendez-vous.

Et les enfants ? Ils ne se contentaient pas d’apprendre, ils voulaient apprendre.

À l’inverse, les enseignants qui restaient rigides, accrochés à leur programme comme à une bouée de sauvetage, voyaient leurs élèves sombrer. Colère, stress, punitions… Pas de place pour l’apprentissage ici, juste pour la survie.

Mais pourquoi les émotions jouent-elles un rôle si important ? Le cerveau est une machine complexe, et c’est le cerveau limbique qui est aux commandes des émotions. Quand un enfant se sent heureux, confiant ou enthousiaste, tout roule. Mais si la colère, la peur ou la tristesse prennent le dessus, c’est comme si une barrière s’abattait devant son cerveau pensant.

C’est là que l’amygdale, cette petite partie du cerveau qui gère les réactions émotionnelles, prend le contrôle. Et une fois que l’amygdale s’enflamme, le reste du cerveau est mis en veille. Imaginez essayer de faire un calcul mental avec une sirène de pompier dans la tête. Pas simple, n’est-ce pas ?

Le stress libère de l’adrénaline, et soudain, votre enfant devient une boule d’agitation. La concentration ? Oubliée. Les règles ? Envolées. L’esprit est tellement envahi qu’il n’y a plus de place pour l’apprentissage.

Alors, que faire quand votre enfant est en plein orage émotionnel ?

Vous êtes au bord de l’implosion.

Votre enfant est en train de hurler, de pleurer, ou pire encore, de vous ignorer avec ce regard de défi silencieux.

Et là, vous vous dites : « Je ne sais plus quoi faire.»

Pas de panique. Vous n’êtes pas seul sur ce bateau émotionnel qui tangue.

Gérer les émotions d’un enfant, c’est un peu comme essayer de jongler avec des grenades dégoupillées. Un faux pas, et tout explose.

Mais si vous savez comment désamorcer la situation, tout devient plus simple. Alors, parlons solutions. Concrètes. Réalistes. Celles qui fonctionnent, même après une journée épuisante.

 

Ne cherchez pas à lui expliquer qu’il a tort, qu’il devrait se calmer. C’est comme dire à un volcan d’arrêter l’éruption – ça ne fonctionne pas.

Prenez un pas de recul, dites-lui simplement que vous comprenez. Attendez que la tempête passe, que le calme revienne. À ce moment-là, et seulement à ce moment-là, vous pourrez avoir une conversation constructive.

Gérer les émotions de votre enfant, c’est comme planter un arbre. Si les racines émotionnelles sont solides et nourries, l’arbre grandira, fleurira, et portera des fruits. Mais si ces racines sont négligées ou abîmées, l’arbre restera chétif, et l’apprentissage… stagnera.

Voici 4 étapes pour gérer l’émotion de votre enfant, de votre ado

Premier réflexe : accueillir l’émotion

Quand votre enfant explose, c’est comme une cocotte-minute sur le point de libérer toute sa vapeur. Si vous tentez de refermer le couvercle en disant : « Arrête de pleurer ! » ou « Ce n’est pas si grave », vous risquez de faire voler le tout en éclats.

Accueillir l’émotion, c’est ouvrir la valve pour libérer la pression en douceur.

Concrètement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire reconnaître ce que votre enfant ressent, lui montrer que ses émotions sont légitimes et qu’il a le droit de les exprimer.

Prenons quelques exemples pour illustrer cette idée.

Exemple 1 : Votre enfant de 5 ans pleure parce qu’il ne veut pas quitter le parc

C’est la fin de la journée, et vous avez déjà répété trois fois qu’il était l’heure de partir. Mais il se met à pleurer à chaudes larmes. La réaction instinctive serait de dire : « Arrête de pleurer pour ça, c’est ridicule, on reviendra demain. » Mais ça, c’est étouffer son émotion.

À la place, essayez ceci : « Je vois que tu es très triste de quitter le parc, tu t’amusais tellement bien. »

Vous validez son ressenti. Il pleure parce que pour lui, à ce moment-là, quitter le parc, c’est une mini-tragédie. Il se sent entendu. Ce simple acte peut réduire l’intensité de ses pleurs, parce qu’il sait que vous comprenez sa frustration.

Exemple 2 : Votre ado de 13 ans claque la porte de sa chambre après une dispute avec un ami

Il revient de l’école, jette son sac à terre et disparaît dans sa chambre en claquant la porte. Plutôt que de foncer après lui en disant : « Ce n’est pas la peine de faire tout un drame pour une dispute avec un copain ! », laissez-lui d’abord un peu d’espace.

Puis, une fois calmé, allez le voir et dites : « Ça a l’air de t’avoir beaucoup touché, cette dispute. Je comprends que tu sois en colère. »

Avec cette phrase, vous lui montrez que ses émotions comptent, même si, à vos yeux, la dispute semble sans importance. Le fait de reconnaître sa peine lui permet de baisser sa garde, de sentir qu’il peut venir vers vous pour en parler sans jugement.

Exemple 3 : Votre enfant de 8 ans est furieux parce qu’il a perdu un jeu.

C’est une situation typique, surtout quand il s’agit de jeux en famille. Votre enfant perd et se met à hurler, à accuser les autres de tricherie ou à bouder. La tentation est forte de dire : « Ce n’est qu’un jeu, ce n’est pas la fin du monde ! »

 Mais à ce moment-là, pour lui, c’est son monde qui s’écroule.

Au lieu de ça, vous pourriez dire : « Je comprends que tu sois très déçu d’avoir perdu, tu voulais vraiment gagner ce jeu. »

 Cela ne signifie pas que vous encouragez le fait de mal réagir face à la défaite, mais vous lui montrez que vous saisissez l’importance de ce qu’il ressent à cet instant.

Accueillir l’émotion ne résout pas tout immédiatement, mais c’est la première étape pour ouvrir un dialogue et pour permettre à l’enfant de comprendre que ses sentiments sont valides. Vous n’avez pas besoin d’être d’accord avec l’émotion pour la reconnaître. C’est comme dire à votre enfant : « Je vois que tu es dans cette tempête intérieure. Je ne peux pas l’arrêter pour toi, mais je suis là pour t’accompagner. »

Et en accueillant cette émotion, vous lui apprenez à faire la même chose. Parce qu’un enfant qui sait que ses émotions sont normales est un enfant qui, petit à petit, apprendra à les gérer sans s’y noyer.

Deuxième étape : Mettez des mots sur ce qu’il vit

Quand un enfant est submergé par ses émotions, c’est un peu comme s’il se retrouvait perdu dans un épais brouillard. Il ressent des choses, mais il ne sait pas toujours comment les exprimer. C’est là que vous, en tant que parent, pouvez jouer un rôle essentiel : vous devenez son guide, celui qui éclaire le chemin et met des mots sur ce qu’il ressent.

Mettez des mots sur ses émotions, c’est lui fournir une boussole pour qu’il puisse mieux comprendre ce qu’il traverse. Ça lui permet de se sentir moins perdu et surtout, de donner un sens à ce qui se passe dans sa tête et dans son cœur. C’est une étape cruciale dans l’apprentissage de la gestion des émotions.

Voyons cela à travers quelques exemples concrets.

Exemple 1 : Votre enfant de 6 ans est furieux parce qu’on lui a demandé de ranger ses jouets

Il se met à crier, à taper du pied. Vous pourriez simplement lui dire de se calmer et de faire ce qu’on lui demande. Mais si vous prenez un instant pour lui dire : « Je vois que tu es en colère parce que tu ne veux pas arrêter de jouer, c’est frustrant pour toi de devoir ranger maintenant. », vous l’aidez à identifier son émotion : la frustration.

En mettant des mots sur ce qu’il vit, vous l’aidez à comprendre pourquoi il se sent ainsi. Il ne sait peut-être pas que cette sensation qui le fait bouillir, c’est la frustration, mais en l’entendant de votre bouche, il peut l’associer à son ressenti. Cela lui donne un outil de plus pour gérer cette émotion la prochaine fois.

Exemple 2 : Votre ado est silencieux et semble triste après une journée d’école difficile

Vous remarquez qu’il traîne les pieds, évite le contact visuel et semble abattu. Plutôt que de lui demander brusquement ce qui ne va pas, ou de laisser passer en espérant que ça s’améliore tout seul, essayez d’ouvrir le dialogue avec des mots qui décrivent ce que vous observez : « Je vois que tu es très silencieux aujourd’hui. On dirait que quelque chose te rend triste ou te tracasse. »

En faisant cela, vous lui permettez de reconnaître cette tristesse, sans avoir à la cacher ou à la refouler. Vous lui offrez un espace pour en parler, sans pression. Même s’il ne veut pas tout de suite vous en parler, il sait que vous avez identifié l’émotion et qu’il est possible de l’exprimer.

Exemple 3 : Votre enfant de 9 ans est angoissé avant un contrôle à l’école

Il vous dit qu’il a mal au ventre, qu’il ne veut pas y aller, qu’il va sûrement échouer. Derrière ces mots, se cache souvent une peur de ne pas être à la hauteur. Au lieu de simplement répondre : « Tu t’inquiètes pour rien, tu vas réussir. », vous pourriez dire : « Je pense que tu es stressé parce que tu as peur de ne pas réussir ce contrôle. C’est normal d’avoir peur avant un examen important. »

En nommant le stress, la peur, ou l’angoisse, vous permettez à votre enfant de mieux comprendre ce qui se passe en lui. C’est un peu comme si vous lui donniez une carte de ce territoire inconnu qu’il traverse. Une fois qu’il sait qu’il s’agit de stress ou d’angoisse, il peut commencer à apprivoiser cette émotion au lieu de la laisser le submerger.

Pourquoi mettre des mots sur les émotions est si important ?

Quand vous mettez des mots sur les émotions de votre enfant, vous l’aidez à poser des balises dans le monde complexe de ses ressentis. C’est comme lui donner une paire de lunettes pour voir plus clairement ce qui se passe en lui. Il comprend que ces vagues émotionnelles ne sont ni étranges ni effrayantes : elles sont simplement des émotions, des réactions naturelles à ce qu’il vit.

En plus, cela crée un lien fort entre vous et votre enfant. Il sait que vous êtes à l’écoute et que vous comprenez ce qu’il traverse, même quand les mots lui manquent. C’est une manière subtile de lui apprendre l’empathie, parce qu’en grandissant, il pourra aussi mettre des mots sur les émotions des autres.

Petit bonus : le jeu des émotions

Pour aider votre enfant à mieux comprendre ses propres émotions, pourquoi ne pas jouer à un petit jeu ? Vous pouvez lui demander, en fin de journée : « Quel a été ton moment le plus joyeux aujourd’hui ? Et ton moment le plus frustrant ? »

 En l’invitant à nommer ses émotions dans un cadre ludique, vous lui donnez l’habitude de les identifier et de les exprimer.

Mettre des mots sur ce que vit votre enfant, c’est lui offrir un guide dans le monde parfois chaotique de ses émotions. C’est l’aider à décoder ses ressentis pour qu’il puisse, petit à petit, apprendre à les apprivoiser. Un enfant qui sait nommer ce qu’il ressent est un enfant mieux armé pour grandir sereinement, avec les clés pour gérer les tempêtes intérieures.

Troisième étape : Respirez… et invitez votre enfant à faire de même

Respirer. Ça semble si simple, presque banal. Pourtant, c’est probablement l’outil le plus puissant et accessible que vous avez pour désamorcer les émotions incontrôlées chez votre enfant, et, soyons honnêtes, chez vous aussi.

Respirer profondément, c’est un peu comme appuyer sur le bouton pause quand une situation dégénère. Un simple geste, mais qui change tout.

Quand votre enfant est submergé par ses émotions, il est comme un volcan en éruption. La lave déborde, les éclats fusent dans tous les sens, et vous, en tant que parent, vous êtes là, sur le bord du cratère, à essayer de ne pas être emporté par la tempête. C’est là qu’intervient la respiration. Une profonde inspiration, puis une longue expiration, et soudain, vous regagnez du contrôle. Vous faites redescendre la pression, comme si vous abaissiez un levier qui ralentit le rythme effréné des émotions.

Et si vous le faites, votre enfant peut vous suivre.

Pourquoi respirer est essentiel ?

Lorsque votre enfant est en pleine crise émotionnelle — qu’il s’agisse de colère, de frustration, ou d’anxiété — son cerveau rationnel est mis en veille. L’amygdale, la partie du cerveau responsable des émotions, prend le contrôle, et toutes les réactions deviennent instinctives. C’est littéralement le mode « combat ou fuite ». Dans ces moments-là, essayé de discuter, de raisonner, ou de faire appel à la logique ne sert à rien. Le cerveau pensant est hors service.

Mais la respiration, elle, est une clé. Elle envoie un message direct au cerveau : « Tout va bien, la situation n’est pas si grave. » Cela calme le système nerveux, réduit le stress et rétablit la connexion avec la partie rationnelle du cerveau. C’est comme si vous réactiviez le bouton « on » dans une pièce qui était plongée dans le noir.

Exemple 1 : La crise de colère après une journée difficile

Prenons une situation que beaucoup de parents connaissent : après une longue journée d’école, votre enfant rentre à la maison fatigué et irritable. Il s’énerve pour un rien, hurle parce que vous lui avez demandé de ranger ses affaires ou simplement parce que vous lui avez proposé une collation qu’il n’aime pas.

Votre premier réflexe pourrait être de hausser le ton, de lui dire d’arrêter d’exagérer. Mais cela ne ferait qu’alimenter la tempête.

À la place, prenez une profonde respiration. Cela peut sembler insignifiant, mais cela a un effet immédiat sur vous. Votre cœur ralentit, votre voix reste posée, et vous vous donnez un instant pour réfléchir avant de réagir. Ensuite, invitez doucement votre enfant à faire la même chose : « Je vois que tu es très énervé. Viens, on va respirer ensemble. Inspirons doucement par le nez, et soufflons lentement par la bouche. »

Au début, il est possible que votre enfant refuse ou n’en voie pas l’intérêt. Mais si vous restez calme et persévérant, il finira par suivre. Les enfants, surtout les plus jeunes, sont des éponges. Ils reproduisent ce qu’ils voient. Si vous respirez calmement, ils vont finir par vous imiter.

Exemple 2 : Le stress avant un contrôle

Imaginons maintenant que votre ado soit stressé avant un gros contrôle. Il tourne en rond, ne trouve plus ses affaires, et se met à paniquer en pensant qu’il va échouer. Dans cette situation, la respiration est un allié précieux. Au lieu de simplement lui dire : « Calme-toi, tout va bien se passer », montrez-lui comment se calmer.

Vous pouvez lui dire : « Je sais que tu es stressé, c’est normal. Viens, on va faire un exercice ensemble pour te détendre. Respire profondément pendant 4 secondes, retiens ta respiration pendant 4 secondes, et souffle lentement pendant 6 secondes. »

C’est un exercice simple mais puissant, souvent utilisé pour calmer l’anxiété. Cela donne à votre enfant un outil concret pour reprendre le contrôle de son corps et de ses pensées.

Pourquoi ça marche aussi pour vous ?

Respirer profondément, c’est aussi un outil pour vous, le parent. Parce que lorsque votre enfant explose, il est très facile de se laisser emporter par ses propres émotions. Après tout, vous êtes humain, et les cris, les pleurs, et la frustration peuvent rapidement faire grimper votre propre tension.

Respirer vous permet de ne pas entrer dans le même cercle émotionnel que votre enfant. Vous restez le point d’ancrage, le modèle. En agissant ainsi, vous envoyez un message puissant à votre enfant : « Même quand les choses dérapent, on peut reprendre le contrôle. »

Exemple 3 : Le « coin des respirations »

Voici une idée qui peut fonctionner à merveille : créez un petit coin de détente dans votre maison, un « coin des respirations ».

Aménagez-le avec des coussins, des peluches, des objets apaisants. Et chaque fois que votre enfant sent que ses émotions sont sur le point de déborder, invitez-le à aller dans ce coin pour respirer.

Cela ne doit jamais être perçu comme une punition, mais comme un refuge. Vous pouvez même y ajouter une affiche avec des instructions sur la respiration profonde : « Inspire comme si tu gonflais un ballon, expire doucement comme si tu soufflais sur une plume. »

Ce petit coin deviendra une ressource précieuse pour votre enfant, un endroit où il peut aller volontairement pour se calmer.

L’humour pour alléger la pression

Un brin d’humour peut aussi rendre la respiration plus accessible. Par exemple, vous pouvez dire à votre enfant : « Allez, faisons comme des dragons. On inspire et on souffle doucement comme si on expirait du feu. » Cela peut déclencher un sourire, ce qui est souvent tout ce qu’il faut pour apaiser une situation tendue.

Quatrième étape : Créez un espace pour l’émotion

Imaginez un instant : vous êtes en plein rush au travail, et soudain, une vague d’émotions vous submerge. Où iriez-vous pour retrouver un peu de calme ? Peut-être un coin tranquille, loin du bruit, où vous pourriez respirer, réfléchir, ou simplement laisser retomber la pression. Eh bien, pour les enfants, c’est exactement la même chose. Quand leurs émotions explosent, ils ont besoin d’un espace où ils peuvent se reconnecter à eux-mêmes.

Créer un espace pour l’émotion, c’est offrir à votre enfant un lieu sécurisé, non pas pour fuir ses sentiments, mais pour les accueillir et les gérer. C’est comme créer un petit refuge émotionnel où il pourra déposer ses peines, sa colère ou ses frustrations, et apprendre à les apprivoiser.

Pourquoi cet espace est essentiel ?

Les émotions peuvent être déstabilisantes, voire effrayantes pour un enfant. Quand la tempête émotionnelle éclate, il ne sait souvent pas quoi faire, ni comment sortir de ce tourbillon. L’espace que vous allez lui offrir n’est pas un simple endroit physique, c’est aussi un espace mental, un lieu où il a le droit d’être en colère, triste, ou frustré sans jugement.

Un enfant qui sait qu’il a un endroit pour exprimer ses émotions se sent entendu, compris et, surtout, en sécurité. C’est un peu comme lui dire : « Tu as le droit de ressentir tout ça, et ici, tu peux le faire en paix. »

Comment créer cet espace ?

Concrètement, il s’agit d’aménager un endroit dans votre maison où votre enfant pourra se rendre quand il se sent dépassé. Cela ne doit pas être perçu comme une punition, mais comme un refuge. Cet espace peut être tout simple, mais doit être accueillant, calme, et rassurant.

Voici quelques idées pour concevoir ce coin émotionnel :

  1. Le coin des coussins : Choisissez un endroit dans la maison où vous placez des coussins doux, des couvertures, peut-être une peluche ou un doudou si votre enfant en a. C’est un espace où il peut s’asseoir ou se blottir pour retrouver du calme.

 

  1. Des objets apaisants : Vous pouvez ajouter des objets qui ont un effet calmant pour votre enfant. Cela peut être un livre qu’il aime, un jouet sensoriel comme une balle antistress, ou même un sablier pour l’aider à focaliser son attention pendant que le sable s’écoule. Certains enfants réagissent bien à la lumière douce, donc une petite lampe apaisante peut être une bonne idée.

 

  1. Des outils pour respirer : Pour renforcer la connexion entre cet espace et la gestion des émotions, vous pouvez y placer des affiches simples expliquant des exercices de respiration, ou même un petit carnet où votre enfant peut dessiner ou écrire ce qu’il ressent. « Respire profondément en gonflant ton ventre comme un ballon », ou « Prends trois grandes inspirations pour apaiser la tempête ».

Exemple 1 : Votre enfant de 7 ans est frustré après une dispute avec son frère

Imaginez que vos enfants se disputent, et que l’un d’entre eux, visiblement agacé, se met à pleurer et à crier. Plutôt que de simplement le renvoyer dans sa chambre avec un « Calme-toi ! », vous pourriez lui proposer d’aller dans son coin des émotions. Vous pourriez dire quelque chose comme : « Je vois que tu es très en colère. Pourquoi n’irais-tu pas dans ton coin pour te calmer un peu ? Tu pourras y rester autant que tu veux, jusqu’à ce que tu te sentes mieux. »

Ce n’est pas une punition, mais une manière de lui offrir un espace de repli où il peut laisser retomber la tension. En créant ce refuge, vous lui montrez qu’il a le droit d’avoir des émotions fortes, mais qu’il y a aussi des moyens pour les gérer.

Exemple 2 : Votre ado est submergé par l’anxiété à l’approche d’un examen

Les ados peuvent souvent ressentir de l’anxiété face à la pression des examens ou des situations sociales. Si votre ado est angoissé avant un contrôle important, au lieu de lui dire simplement de « se détendre » (ce qui, soyons réalistes, ne fonctionne jamais), proposez-lui de se rendre dans un coin tranquille que vous avez aménagé pour lui.

Ce coin peut être dans sa chambre, avec un fauteuil confortable, une petite lampe douce, et peut-être une playlist de musiques relaxantes qu’il peut écouter avec des écouteurs. Il peut y aller pour prendre une pause, respirer profondément, et se recentrer avant de retourner à ses révisions.

Cet espace n’est pas une fuite, mais un apprentissage

Il est crucial de comprendre que cet espace n’est pas là pour éviter les émotions, mais pour les accueillir. Ce n’est pas une invitation à fuir le problème, mais une opportunité de le gérer d’une manière plus sereine. L’idée est d’enseigner à votre enfant qu’il a le pouvoir de reprendre le contrôle de ses émotions, même quand celles-ci semblent écrasantes.

C’est aussi un espace où il peut réfléchir à ce qu’il ressent. Une fois que la tempête émotionnelle est passée, vous pouvez revenir vers lui et ouvrir la discussion : « Est-ce que tu te sens mieux après être allé dans ton coin ? Qu’est-ce qui t’a mis dans cet état ? » Cela permet d’initier un dialogue constructif, plutôt qu’une confrontation.

Le coin des émotions évolue avec l’âge

Si vous avez un enfant plus jeune, ce coin sera peut-être rempli de peluches, de coussins et de livres illustrés. Pour un adolescent, cet espace peut être plus minimaliste, mais l’intention reste la même : offrir un lieu où il peut se ressourcer et calmer ses émotions.

C’est une approche qui peut évoluer avec le temps, à mesure que votre enfant grandit et développe ses propres stratégies pour gérer ses émotions. Vous pouvez même lui demander ce qu’il aimerait avoir dans cet espace. Peut-être qu’il a déjà des idées sur ce qui l’apaise : des dessins, un journal intime, ou même un instrument de musique.

Créer un espace pour l’émotion, c’est créer un espace pour l’autonomie émotionnelle. C’est permettre à votre enfant de se sentir capable de traverser les tempêtes sans se noyer. En faisant cela, vous lui offrez non seulement un lieu physique où il peut s’apaiser, mais aussi un lieu intérieur, un espace mental où il apprendra, petit à petit, à accueillir ses émotions et à les réguler.

La prochaine fois que vous voyez les signes avant-coureurs d’une tempête émotionnelle chez votre enfant, invitez-le à aller dans son espace. Et rappelez-vous : ce n’est pas une solution miracle, mais un outil puissant pour l’aider à grandir, un pas de plus vers l’autonomie émotionnelle.

Cinquième étape  – Prenez le temps d’en parler, après coup

La tempête est passée. Les cris se sont éteints, les larmes ont séché, et le calme est revenu. C’est le moment idéal pour prendre un instant et discuter de ce qui vient de se passer. Parler après coup, c’est une opportunité en or pour transformer ce qui n’était au départ qu’une explosion émotionnelle en une leçon de vie.

C’est le moment où vous pouvez, ensemble, comprendre l’origine de l’émotion, identifier les déclencheurs, et réfléchir à des solutions pour mieux réagir la prochaine fois.

Cette discussion post-crise n’est pas une analyse froide ou un interrogatoire. Elle se fait dans la bienveillance, avec l’intention d’apprendre, non de punir. C’est là que votre enfant, libéré de la charge émotionnelle, est en mesure de prendre du recul et de mieux comprendre ce qu’il a vécu.

Voyons ensemble comment faire, avec des exemples concrets.

Exemple 1 : Votre enfant de 5 ans a fait une grosse crise de colère en rentrant de l’école

Votre enfant rentre fatigué, peut-être sur-stimulé par sa journée, et se met en colère quand vous lui demandez de ranger ses chaussures. Il se met à crier, refuse de vous écouter, et la situation devient explosive. Après un temps de calme dans son « coin des émotions » ou simplement après un câlin apaisant, il semble plus détendu.

C’est à ce moment-là que vous pouvez vous asseoir avec lui et engager la conversation. Dites quelque chose comme : « Tu étais vraiment très en colère tout à l’heure. Est-ce que tu sais pourquoi ? »

Peut-être qu’il ne saura pas vous répondre tout de suite. Ce n’est pas grave. L’idée ici n’est pas d’avoir une réponse immédiate, mais de lui permettre d’explorer ce qu’il a ressenti.

Vous pouvez aussi l’aider en disant : « Je me demande si c’était parce que tu étais fatigué ou si quelque chose t’a contrarié à l’école aujourd’hui. »

En l’aidant à identifier l’émotion et son déclencheur, vous lui donnez les outils pour reconnaître ses sentiments à l’avenir. C’est un peu comme lui fournir une carte pour mieux naviguer dans ses émotions. Il peut alors comprendre que la colère n’est pas une réaction inévitable, mais une émotion qu’il peut apprendre à gérer autrement.

Exemple 2 : Votre ado est en proie à l’anxiété avant un examen important

La veille d’un examen, votre ado est anxieux. Il se renferme sur lui-même, s’emporte dès que vous lui posez une question, et semble à fleur de peau. Finalement, il termine sa journée frustré, et vous avec. Le lendemain, après le passage de l’examen, une fois la tension retombée, c’est le moment idéal pour revenir sur ce qui s’est passé.

Vous pouvez ouvrir la discussion avec : « Hier soir, tu avais l’air vraiment stressé à cause de l’examen. Ça t’arrive souvent de te sentir comme ça avant une épreuve importante ? »

Cela peut ouvrir un espace pour parler de la façon dont il vit le stress, de ce qui le déclenche, et peut-être même de stratégies pour mieux le gérer la prochaine fois. Vous pouvez lui demander : « Qu’est-ce qui t’a le plus inquiété ? Est-ce que tu penses qu’on pourrait faire quelque chose de différent pour que ce soit plus facile la prochaine fois ? »

Parler après coup permet à votre enfant de dédramatiser la situation et de voir qu’il est possible de trouver des solutions pour mieux gérer le stress. Cela renforce sa confiance en lui et l’aide à ne pas se sentir submergé par ses émotions la prochaine fois.

Exemple 3 : Après une dispute entre frères et sœurs

Les disputes entre frères et sœurs sont courantes, et elles peuvent souvent dégénérer en cris, insultes ou même en coups. Une fois le calme revenu, après que chacun ait eu le temps de se calmer, vous pouvez initier une discussion avec chacun des enfants pour comprendre ce qui s’est passé et comment ils se sont sentis.

Supposons que votre fils ait crié sur sa sœur parce qu’elle a pris un jouet qu’il voulait. Une fois la tension retombée, vous pouvez dire : « Tout à l’heure, tu t’es mis très en colère quand ta sœur a pris ton jouet. Pourquoi ça t’a autant énervé ? »

Cela permet de comprendre que derrière cette colère se cache peut-être de la frustration, un sentiment d’injustice, ou simplement un besoin non exprimé. Vous pouvez alors discuter ensemble de ce qu’il pourrait faire la prochaine fois : « Qu’est-ce que tu pourrais dire ou faire si cela se reproduit ? Peut-être que tu pourrais lui dire clairement que tu voulais jouer avec le jouet aussi ? »

Ce moment de discussion après coup aide les enfants à mieux comprendre que la colère n’est pas mauvaise en soi, mais qu’il existe d’autres moyens d’exprimer ce qu’ils ressentent.

Pourquoi cette étape est cruciale ?

Revenir sur ce qui s’est passé permet à votre enfant d’analyser, avec du recul, ce qu’il a vécu. Cela l’aide à développer une meilleure conscience de ses émotions et des situations qui les déclenchent. Au lieu de simplement oublier la crise ou d’essayer de l’effacer de la mémoire, vous en faites un moment d’apprentissage.

C’est aussi une manière de renforcer la relation parent-enfant. Votre enfant comprend que, même lorsqu’il a perdu le contrôle, vous êtes là pour l’écouter, pour comprendre ce qu’il ressent, et pour l’aider à aller de l’avant. Cela crée un environnement de confiance, où il sait qu’il peut parler de ses émotions sans crainte d’être jugé ou puni.

Parler après coup, c’est l’occasion de transformer une explosion émotionnelle en une opportunité d’apprentissage. C’est aussi une manière de montrer à votre enfant que les émotions ne sont pas des ennemis à combattre, mais des indicateurs à comprendre. Alors, après chaque tempête, prenez un moment pour discuter calmement et faire le bilan. Vous verrez, ces conversations seront riches d’enseignements, pour lui comme pour vous.

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