Dernière modification le 14 février 2025 par jeff
Vous avez déjà vu votre enfant soupirer devant ses devoirs, baisser la tête, lâcher un découragé « Je n’y arriverai jamais » ?
Et vous vous demandez pourquoi il abandonne avant même d’avoir essayé ?
Le problème, ce n’est pas son intelligence. Ce n’est pas non plus ses capacités.
C’est ce qu’il croit être capable de faire.
Lorsqu’un enfant est convaincu qu’il va échouer, il ne voit plus un exercice comme un défi, mais comme une preuve de son incapacité.
Sa petite voix intérieure lui répète sans cesse :
🔹 « Je suis nul. »
🔹 « Ce n’est pas pour moi. »
🔹 « Pourquoi essayer si ça ne marchera pas ? »
Résultat : il doute, il se bloque, et finit par se saboter lui-même.
Non pas parce qu’il est incapable, mais parce qu’il se pense incapable.
Ce qu’il voit, ce n’est pas la réalité.
C’est l’histoire qu’il se raconte.
Et plus il la répète, plus elle devient sa vérité.
Comment aider votre enfant à se libérer de ses blocages ?
Texte & source : le collectif des 7 profils d’apprentissage
Ce que votre enfant perçoit n’est pas la réalité
Le cerveau ne se contente pas d’enregistrer les faits. Il les interprète. Il les amplifie.
Pour votre enfant, une mauvaise note n’est pas juste un résultat. C’est une preuve qu’il n’est pas « fait pour ça ».
Il anticipe déjà votre déception. Il baisse les épaules. Il baisse les bras.
Pourquoi ? Parce que dans sa tête, tout est déjà joué d’avance.
Et pourtant…
Les plus grands réussissent non pas parce qu’ils sont plus intelligents, mais parce qu’ils croient qu’ils peuvent progresser.
La bonne nouvelle ?
Vous pouvez l’aider à changer cette vision.
Quand des experts se font piéger 🍷
Les croyances influencent nos perceptions bien plus qu’on ne le pense.
Et parfois, elles nous trompent totalement.
Voici une histoire assez révélatrice et qui le prouve.
Éric Boschman, sommelier renommé, a eu une idée assez farfelue en apparence mais s’est révélée être une intuition géniale : piéger des experts en œnologie.
Lors d’une émission télévisée, il a présenté une bouteille de vin poussiéreuse, au nom évocateur de « Château Colombier », en expliquant qu’il s’agissait d’un grand cru venu d’un terroir exceptionnel.
Il a décrit ce vin comme une merveille.
🟢 Une cuvée rare, produite avec un savoir-faire artisanal.
🟢 Un vin complexe, riche en saveurs, équilibré à la perfection.
🟢 Un nectar unique, issu d’une région prestigieuse.
Les invités, des sommeliers expérimentés, ont alors goûté ce vin, en s’attendant à une expérience grandiose.
Le résultat ?
Ils ont immédiatement confirmé l’exceptionnalité de cette bouteille.
🗣️ « Quelle profondeur ! »
🗣️ « Une complexité incroyable ! »
🗣️ « Un vrai grand cru, équilibré et subtil ! »
L’assemblée était conquise. Chacun y allait de son commentaire élogieux, décrivant des arômes subtils, une belle longueur en bouche, une richesse insoupçonnée.
Un vin d’exception.
Ce que personne ne savait…
C’est que cette fameuse « cuvée prestigieuse » n’était rien d’autre qu’une bouteille achetée en supermarché à 2,50 €.
Un vin bas de gamme. Une simple piquette.
Pas de terroir unique.
Pas de savoir-faire ancestral.
Juste une étiquette bien choisie et un bon storytelling.
Résultat : les meilleurs sommeliers ont été dupés par une simple histoire.
Pourquoi se sont-ils fait piéger ?
Parce que notre cerveau ne perçoit pas la réalité brute.
Il interprète la réalité en fonction de nos attentes et de nos croyances.
👉 Ils croyaient déguster un grand cru, donc leur cerveau a perçu un grand cru.
👉 Ils s’attendaient à un vin exceptionnel, donc leurs papilles ont confirmé cette attente.
👉 Leur expertise n’a pas suffi à contrecarrer l’effet des croyances.
C’est un biais cognitif puissant.
Nos croyances influencent nos perceptions, et parfois, elles nous aveuglent complètement.
Le lien avec votre enfant 📚
Ce qui s’est passé avec ces sommeliers, c’est exactement ce qui arrive avec nos enfants face aux apprentissages.
Si un enfant est convaincu qu’il est « nul en maths », il verra chaque difficulté comme une preuve de son incompétence.
Si un élève se persuade qu’il est mauvais en français, il interprétera chaque correction comme une confirmation de son échec.
🔹 Les mots qu’il entend influencent ses perceptions.
🔹 L’étiquette qu’on lui colle devient sa réalité.
🔹 Les histoires qu’il se raconte façonnent ses capacités.
Son cerveau agit comme celui des sommeliers :
👉 Il ne voit pas la réalité, il voit ce qu’il croit être vrai.
Si on lui raconte qu’il est doué, il adoptera cette identité.
Si on lui dit qu’il est mauvais, il finira par en être convaincu.
L’histoire qu’on lui raconte devient son étiquette invisible.
La morale de cette histoire
Nous avons tous tendance à croire ce que nous nous racontons.
Les enfants aussi.
Et c’est vous, en tant que parent, qui avez le pouvoir de lui donner une autre histoire à croire de donner une autre perception.
🟢 Au lieu de lui dire « Ce n’est pas grave, tu n’es pas nul »,
dites-lui : « Ce n’est qu’une étape, tout s’apprend avec le bon entraînement ».
🟢 Au lieu de lui dire « Tu es comme ça, tu n’es pas scientifique »,
dites-lui : « Tout le monde peut progresser, il suffit d’essayer autrement ».
Un simple changement de narration peut transformer ses perceptions.
Et une nouvelle perception peut changer sa vie.
🔹 Un vin médiocre peut devenir un grand cru avec une bonne histoire.
🔹 Un enfant en difficulté peut devenir confiant avec la bonne approche.
Tout est une question d’étiquette.
À vous d’écrire l’histoire qu’il va croire. ✨
Comment l’aider à se libérer de ses blocages ?
Quand il vous dit :
🔹 « Je suis nul en maths. »
🔹 « Je n’ai pas de mémoire. »
🔹 « Ce n’est pas fait pour moi. »
Ne tombez pas dans le piège de le contredire directement.
Pourquoi ?
Parce que plus vous essayez de le convaincre du contraire, plus il s’accroche à sa croyance.
Exemple :
👦 « Je suis nul en maths ! »
👩👦 « Mais non, tu as réussi ton exercice hier ! »
Que se passe-t-il dans sa tête ?
❌ Il se souvient de ses échecs, pas de ses réussites.
❌ Il sent un décalage entre votre encouragement et son ressenti.
❌ Il rejette votre aide et s’enferme encore plus dans sa croyance.
Une approche plus efficace
🔹 Écoutez avant de répondre.
Plutôt que de nier ses émotions, montrez-lui que vous comprenez ce qu’il ressent.
👉 « Je vois que ça te décourage… C’est frustrant, non ? »
🔹 Posez des questions ouvertes.
Aidez-le à analyser sa croyance.
👉 « Qu’est-ce qui te fait penser que tu es nul en maths ? »
👉 « Peux-tu me donner un moment où tu as réussi quelque chose de difficile ? »
🔹 Racontez-lui une autre histoire.
Au lieu de lui dire qu’il a tort, montrez-lui une autre façon de voir les choses.
👉 « Tu sais, la mémoire, c’est comme un muscle. Plus on l’entraîne, plus elle devient forte. »
👉 « Les scientifiques aussi ont eu des moments où ils se sentaient nuls… et pourtant, ils ont changé le monde ! »
Petit à petit, vous sapez ses croyances limitantes. Vous ouvrez une porte vers une nouvelle perception de lui-même.
Pourquoi cela marche ?
Parce que notre cerveau fonctionne par récits.
Si on se raconte une histoire assez longtemps, elle devient notre réalité.
Si votre enfant croit qu’il est mauvais dans une matière, son cerveau cherchera des preuves pour le confirmer.
Si au contraire il commence à voir ses efforts comme une progression, il trouvera des preuves de son évolution.
C’est vous qui l’aidez à écrire cette nouvelle histoire.