Dernière modification le 23 octobre 2024 par jeff

Résistance au changement chez l'enfant

Pourquoi est-il si difficile de changer chez l’enfant ? 

Pourquoi certains enfants semblent-ils s’enfermer dans des comportements qui les freinent, malgré tout ce que vous faites pour les aider à avancer ? Vous leur proposez des solutions, vous les soutenez, vous êtes présent, attentif. Et pourtant, quelque chose ne prend pas. Malgré les meilleures intentions du monde, rien ne bouge vraiment. Pourquoi ?

Vous avez peut-être déjà tout essayé : des discussions bienveillantes, des encouragements constants, les méthodes éducatives les plus modernes. Et pourtant, ces blocages persistent. Vous tournez en rond, peut-être même en arrivant à douter de vos propres compétences parentales. Mais ce n’est pas là que se trouve le problème.

Article & texte : le collectif des 7 profils d’apprentissage

 

Le véritable obstacle n’est ni un manque d’efforts, ni une mauvaise stratégie. Non, c’est beaucoup plus subtil que cela : un bénéfice caché, un avantage secret que votre enfant tire, souvent sans même en avoir conscience, de cette situation qui semble si problématique.

Ce phénomène, appelé bénéfice secondaire, est bien plus courant qu’on ne le croit. Et il explique souvent pourquoi, malgré tous les efforts déployés, les changements tant espérés n’arrivent pas. Mais alors, quel est ce mécanisme invisible qui retient l’enfant dans ces comportements ? Et surtout, comment identifier et transformer ce bénéfice caché pour enfin libérer votre enfant de ses limitations ?

Il est temps d’aller plus loin, de comprendre ce qui se joue réellement derrière ces résistances. Parce qu’une fois que vous aurez découvert ces forces invisibles, vous pourrez ouvrir la porte à des transformations profondes et durables.

Qu’est-ce qu’un bénéfice secondaire ?

C’est un avantage secret, souvent inconscient, qu’un enfant retire d’une situation problématique. Paradoxalement, cet avantage devient un frein au changement. Pourquoi changer, après tout, si cette situation procure un certain confort, même subtil ? Les enfants, tout comme les adultes, peuvent préférer rester dans l’inconfort plutôt que de renoncer à ces bénéfices invisibles.

Des études montrent que le concept de bénéfice secondaire est bien connu et souvent pris en compte dans les suivis psychologiques et psychiatriques. [1 & 2]

Alice Boyes, psychologue, l’illustre bien avec un exemple en thérapie : « Plus le patient reste en détresse pendant les séances, plus il reçoit d’encouragements et de compassion de la part du thérapeute. Cette situation renforce le comportement de détresse. » [3]

Comment cela se manifeste-t-il chez les enfants ?

Prenons deux exemples courants :

L’enfant en difficulté scolaire


Pourquoi un enfant semble-t-il parfois résister à toute aide, même la plus bienveillante ? Parce que derrière ces difficultés scolaires, il y a peut-être un bénéfice caché qui échappe à l’évidence : se sentir spécial. En se distinguant par ses échecs, l’enfant capte une attention particulière de la part des adultes. Ce besoin d’être perçu comme « différent », d’avoir ce statut à part, devient une force puissante. Et c’est là tout le piège.

Plutôt que de simplement chercher à améliorer ses notes ou ses performances, il faut regarder au-delà. Ce n’est pas un simple problème de méthode ou d’effort, c’est une question de reconnaissance. L’enfant, sans même s’en rendre compte, retire une forme de validation de cette différence. Le vrai défi ? Lui montrer qu’il existe d’autres manières de briller, d’attirer l’attention positivement, sans se laisser enfermer dans ses difficultés. Voilà où se trouve la clé de son épanouissement.

 

L’enfant qui adopte le rôle de la victime

Prendre le rôle de victime, c’est comme enfiler une armure. « Je fais de mon mieux, mais c’est l’extérieur qui est en tort. » Et derrière cette phrase se cache une stratégie redoutablement efficace : échapper à toute critique, à tout doute, et s’assurer que personne ne puisse remettre en cause ses efforts. L’enfant, en adoptant ce rôle, ne se protège pas seulement des reproches, il se place également sur un piédestal moral, celui qui a toujours raison, celui qui ne peut être accusé de ne pas essayer.

Mais cette posture, aussi réconfortante soit-elle, n’est qu’une illusion. Oui, elle offre une légitimité, une forme de sécurité, mais à quel prix ? Elle bloque totalement toute possibilité de remise en question. C’est comme si, en érigeant cette barrière, l’enfant disait : « Je suis intouchable ». Mais ce qui est vraiment intouchable, c’est son potentiel de changement. Le vrai piège est là : en refusant d’affronter ses propres erreurs, il échappe au doute et, par conséquent, à la possibilité de grandir.

Et le bénéfice secondaire est limpide : éviter la confrontation avec la réalité, se cacher derrière cette carapace de victime et éviter, coûte que coûte, de devoir affronter ses propres faiblesses. Ça semble séduisant, non ? Mais c’est un piège subtil. L’enfant reste dans un cycle infernal où chaque tentative de l’aider est repoussée, non pas parce qu’il est incapable de progresser, mais parce qu’il préfère se protéger de tout ce qui pourrait ébranler cette illusion.

La vraie question n’est pas « comment le forcer à changer », mais comment lui faire comprendre que cette posture est une impasse. Qu’il existe une version de lui-même bien plus forte, bien plus authentique, qui n’a pas besoin de cette armure pour avancer. Une fois qu’il abandonnera ce rôle de victime, il libérera un potentiel immense.

 

Ces mécanismes sont puissants, mais ils peuvent être déjoués. La clé ? Comprendre le bénéfice caché et trouver des alternatives pour que l’enfant puisse évoluer sans s’accrocher à ces avantages destructeurs. Une fois cela fait, les vrais changements peuvent enfin commencer.

Pourquoi est-il si difficile de s’en défaire ?

Parce que, bien souvent, ce que l’on appelle le « bénéfice secondaire » exerce une emprise bien plus puissante que la douleur ou les difficultés actuelles. Chez l’enfant, ce confort invisible, cette sécurité intérieure, est infiniment plus séduisant que la promesse d’un changement, même si ce dernier pourrait transformer sa vie de façon positive. Le plaisir immédiat d’être compris, entendu, ou simplement soutenu, l’emporte largement sur la peur, bien réelle, d’un changement inconnu, parfois inconfortable.

En tant que parent, votre rôle ne se limite donc pas à offrir des solutions ou à proposer de nouvelles idées. Il est beaucoup plus subtil, et souvent bien plus complexe : il s’agit de déconstruire ces mécanismes inconscients qui, dans l’esprit de votre enfant, bloquent toute tentative de transformation. Ce sont ces schémas profondément ancrés qui sabotent, en toute discrétion, vos efforts. Sans une prise de conscience de leur existence et de leur pouvoir, chaque initiative de changement risque de s’effondrer face à la force invisible de ces résistances.

Comprendre ces résistances cachées, c’est la clé pour rendre vos actions vraiment efficaces. Cela demande patience, empathie, et une stratégie adaptée à chaque enfant. En démontant peu à peu ces mécanismes, vous permettrez à votre enfant de se libérer de ses chaînes invisibles et de s’ouvrir pleinement aux améliorations que vous lui proposez. Parce qu’au fond, chaque transformation commence par un changement de perception. Et c’est là que vous jouez votre rôle crucial : en ouvrant les yeux de votre enfant sur ses propres freins, vous lui donnez les outils pour avancer sereinement vers son propre épanouissement.

Comment libérer votre enfant des résistances au changement et dépasser les bénéfices secondaires ? 4 clés !

Le véritable défi, en tant que parent, est de transformer ces résistances invisibles qui, sans que vous ne vous en rendiez compte, freinent le développement de votre enfant. Ces résistances sont souvent alimentées par un « bénéfice secondaire », un avantage caché qui, bien que subtil, exerce une emprise puissante. Le but est de guider votre enfant à reconnaître ce mécanisme et à le lâcher, pour enfin s’ouvrir aux opportunités qu’apporte le changement.

1. Faire prendre conscience du bénéfice secondaire

Tout commence par la prise de conscience. Votre enfant ne pourra pas dépasser ce frein tant qu’il ne l’aura pas identifié. C’est à vous de l’accompagner dans cette découverte, sans jugement, avec bienveillance. Posez-lui des questions qui l’amèneront à réfléchir à ses comportements, à ce qu’il ressent, et à ce qu’il pense obtenir en agissant ainsi :

  • « Qu’est-ce que tu ressens quand tu évites de faire cette tâche ? »
  • « Qu’est-ce que tu gagnes en te comportant de cette manière ? »

Amenez-le à comprendre que ce comportement, même s’il paraît réconfortant, le prive d’une réelle progression. C’est en mettant des mots sur ce bénéfice secondaire que votre enfant pourra commencer à le voir pour ce qu’il est : un frein déguisé en protection.

Imaginez que votre enfant procrastine constamment lorsqu’il s’agit de faire ses devoirs. Il trouve toujours une excuse pour repousser le moment de s’y mettre, même s’il sait que cela lui cause du stress par la suite. Le comportement peut sembler irrationnel, mais il est probable qu’il en retire un bénéfice secondaire caché.

Pour l’aider à prendre conscience de ce mécanisme, vous pourriez entamer une conversation en douceur, sans jugement, comme suit :

Parent : « Je remarque que tu repousses souvent tes devoirs, même quand tu sais que tu vas te sentir stressé ensuite. Est-ce que tu sais pourquoi tu fais ça ? »

Enfant : « Je sais pas… J’ai juste pas envie. »

Parent : « D’accord, mais quand tu repousses, qu’est-ce que ça te permet de ressentir sur le moment ? Qu’est-ce qui te fait te dire que c’est mieux de ne pas les faire tout de suite ? »

Enfant : « Ben… c’est moins stressant. Je peux jouer, et je pense pas aux devoirs. »

Parent : « Je comprends. Donc, ça t’évite de penser au stress que tu ressens quand tu fais tes devoirs. C’est comme si, en les repoussant, tu te sentais mieux temporairement, non ? »

Enfant : « Oui, c’est ça. »

Parent : « Donc le fait de ne pas les faire tout de suite te permet de te détendre sur le moment. Mais tu te rends compte que ça te stresse encore plus après, quand tu n’as plus de temps pour les finir ? »

Enfant : « Oui, et là je me sens encore plus mal… »

Ce dialogue a pour objectif d’aider l’enfant à identifier que, même s’il repousse ses devoirs pour se sentir bien sur l’instant (bénéfice secondaire), cela lui cause du stress à long terme. Cette prise de conscience est la première étape pour le conduire à comprendre pourquoi il agit ainsi et à réfléchir à une alternative plus saine pour gérer son travail. Le but est qu’il voie par lui-même que ce bénéfice secondaire, qui semble confortable sur le moment, le piège finalement dans un cycle de stress.

 

2.Créer une nouvelle perception

Une fois que votre enfant a reconnu ce bénéfice secondaire, l’étape suivante est cruciale : il faut changer sa manière de le percevoir. Ce qui semblait être un réconfort, une échappatoire, doit être redéfini comme un obstacle à son épanouissement. Utilisez des exemples concrets pour l’aider à visualiser l’impact négatif de cette résistance :

  • « Tu as vu comment ça te bloque dans tes progrès ? Imagine tout ce que tu pourrais accomplir si tu n’étais pas freiné par cette habitude. »
    Peu à peu, ce que votre enfant voyait comme un refuge devient un poids, quelque chose qu’il sera prêt à lâcher pour avancer. Vous l’aidez à transformer ce qui était un frein en un point de départ pour le changement.

 

Imaginons que votre enfant évite de participer en classe parce qu’il a peur de se tromper. Ce comportement pourrait être lié à un bénéfice secondaire : éviter la gêne ou le jugement des autres en restant silencieux. Cependant, cette attitude l’empêche de progresser et de participer activement à son apprentissage.

 

Pour changer sa perception de ce comportement, vous pourriez l’aider à voir que ce qu’il considère comme une « protection » est en réalité un frein à son développement. Voici comment aborder la situation :

Parent : « Je remarque que tu n’interviens pas beaucoup en classe, même quand tu connais la réponse. Qu’est-ce qui te fait hésiter à lever la main ? »

Enfant : « J’ai peur de me tromper et que les autres se moquent de moi. »

Parent : « C’est normal d’avoir cette peur, personne n’aime se tromper. Mais est-ce que tu as remarqué que, quand tu ne participes pas, ça t’empêche d’apprendre et de montrer ce que tu sais vraiment ? »

Enfant : « Oui, mais je préfère ne rien dire que de risquer de me tromper devant tout le monde. »

Parent : « Je comprends, c’est plus confortable de rester silencieux, car ça évite la peur de se tromper. Mais en ne parlant pas, tu passes à côté de l’opportunité d’apprendre encore plus. Imagine si tu te trompes et que le professeur t’explique la bonne réponse, tu apprendrais beaucoup plus vite. Et, souvent, même les erreurs aident à avancer. »

Enfant : « Je sais, mais c’est toujours dur. »

Parent : « Je sais que ça fait peur au début, mais tu sais ce que je trouve intéressant ? Quand tu te trompes, tu donnes aussi l’occasion aux autres d’apprendre. Tu n’es probablement pas le seul à ne pas savoir. En levant la main, même si tu te trompes, tu aides tout le monde à progresser. Et les élèves qui participent le plus sont ceux qui apprennent le mieux et gagnent en confiance. »

Ici, l’idée est de redéfinir la perception de l’erreur. Ce que votre enfant voit comme une source de gêne (se tromper en public), vous l’aidez à le voir comme une opportunité d’apprentissage et même d’aider ses camarades. Le but est de lui montrer que le silence, qui paraît protecteur, est en fait un frein à sa progression, tandis que l’erreur peut être une source de croissance.

En changeant cette perception, il pourra progressivement voir la participation en classe non plus comme une menace, mais comme un moyen efficace d’apprendre et de gagner en confiance.

 

3.Offrir un nouvel avantage attrayant

Pour que votre enfant accepte de lâcher ce bénéfice secondaire, il doit voir qu’un nouvel avantage, plus grand et plus motivant, l’attend. La clé est ici de lui montrer que l’effort et le changement qu’il redoute peuvent lui offrir bien plus que ce qu’il obtient actuellement. Par exemple, si votre enfant évite les devoirs parce qu’il aime l’attention qu’il reçoit lorsqu’il se plaint, proposez-lui une alternative plus gratifiante :

  • « Et si, au lieu de tout reporter, tu terminais ton travail et que nous passions ensuite du temps ensemble pour célébrer tes efforts ? Cela te donnerait encore plus de temps pour faire ce que tu aimes ! »
    En lui offrant une nouvelle perspective, vous renversez la balance. Le changement devient alors une opportunité excitante, et non plus une source de crainte.

 

Imaginons que votre enfant a tendance à ne pas vouloir ranger sa chambre. Il traîne, repousse toujours à plus tard, et cela devient une source de tension à la maison. Le bénéfice secondaire ici est peut-être qu’en ne rangeant pas, il conserve du temps pour faire des activités plus plaisantes, comme jouer aux jeux vidéo ou regarder la télévision.

Pour que votre enfant accepte de changer cette habitude, vous pouvez lui montrer qu’un nouvel avantage, plus attrayant, l’attend s’il choisit de ranger sa chambre rapidement et efficacement. Voici comment vous pourriez aborder la situation :

Parent : « Je vois que tu n’as pas encore rangé ta chambre. Est-ce que tu préfères faire autre chose à la place ? »

Enfant : « Oui, j’ai pas envie de perdre du temps à ranger. Je veux jouer à mon jeu vidéo. »

Parent : « Je comprends. C’est plus amusant de jouer que de ranger, c’est sûr. Mais tu sais, plus tu repousses le rangement, plus tu devras y consacrer du temps plus tard, alors que tu pourrais l’avoir déjà fait. Imagine si tu rangeais maintenant, tu aurais plus de temps pour jouer après, sans t’inquiéter d’avoir à ranger plus tard. »

Enfant : « Oui, mais c’est trop long à faire. »

Parent : « Et si je te proposais quelque chose ? Si tu ranges ta chambre en moins de 20 minutes, non seulement tu auras plus de temps pour jouer, mais en plus, on pourra regarder ensemble ton émission préférée après. Ainsi, tu profites de ton jeu sans avoir à penser à ranger, et ensuite, on passe un bon moment ensemble. »

Enfant : « D’accord, ça a l’air cool. »

Dans cet exemple, vous proposez à votre enfant un nouvel avantage plus motivant que le simple bénéfice de procrastiner. En lui offrant la perspective d’avoir plus de temps pour jouer et de partager un moment agréable après avoir rangé, vous changez la dynamique. Au lieu de voir la tâche de rangement comme une corvée à éviter, il la voit comme une activité rapide qui ouvre la voie à des récompenses immédiates et plaisantes.

L’objectif est de faire en sorte que l’action de ranger sa chambre devienne une étape vers une gratification plus grande, plutôt qu’un simple obstacle à son plaisir actuel.

 

4.Renforcer l’estime de soi

Les bénéfices secondaires sont souvent enracinés dans la peur de l’échec ou dans un manque de confiance. Votre enfant pourrait se réfugier dans ses résistances par crainte de ne pas être à la hauteur. Il est donc crucial de renforcer son estime de soi, de lui montrer que ses efforts valent plus que ses résultats. Cela peut se faire en valorisant chaque petit progrès, en soulignant son courage d’essayer, plutôt que de se concentrer uniquement sur les réussites visibles :

  • « Peu importe si tu n’y arrives pas tout de suite. Ce qui compte, c’est que tu essaies, et c’est déjà un énorme pas en avant. »
    En lui offrant ce cadre de bienveillance, vous créez un espace dans lequel il se sent en sécurité pour échouer, apprendre, et grandir.

 

Imaginons que votre enfant a du mal à se lancer dans un nouveau projet scolaire parce qu’il a peur de ne pas réussir, ce qui le pousse à procrastiner ou à éviter de commencer. Ce comportement peut être lié à un manque de confiance en lui. Il craint l’échec et préfère ne pas essayer plutôt que de risquer de mal faire.

Votre rôle ici est de renforcer son estime de soi en valorisant ses efforts plutôt que le résultat, en lui montrant que chaque petit pas est une réussite en soi. Voici un exemple de dialogue :

Parent : « Je vois que tu as du mal à commencer ton projet. Est-ce que ça te fait peur de ne pas y arriver ? »

Enfant : « Oui… Je ne sais pas par où commencer et j’ai peur de tout rater. »

Parent : « C’est normal d’avoir peur, surtout quand tu te lances dans quelque chose de nouveau. Mais tu sais, ce qui est important, ce n’est pas d’être parfait tout de suite. Ce qui compte, c’est que tu essaies et que tu avances, même petit à petit. Chaque effort que tu fais te rapproche de la réussite. »

Enfant : « Mais si je fais tout de travers, ça ne sert à rien. »

Parent : « Je comprends que tu aies cette impression. Mais laisse-moi te dire une chose : même si tu fais des erreurs, c’est comme ça que tu apprends. Et plus tu avances, plus tu vas devenir meilleur. Souviens-toi de ce projet que tu avais fait l’année dernière. Au début, c’était difficile, mais à la fin, tu t’en es super bien sorti. Tu t’en souviens ? »

Enfant : « Oui… mais c’était différent. »

Parent : « Peut-être, mais tu t’es donné à fond et tu as appris beaucoup de choses en cours de route. Et tu sais quoi ? Ce qui m’impressionne le plus, ce n’est pas le résultat final, c’est que tu n’as pas abandonné, même quand c’était difficile. C’est ça qui compte vraiment. »

Dans cette situation, le parent montre à l’enfant que l’important n’est pas de réussir du premier coup, mais de faire des efforts et de persévérer. L’accent est mis sur le processus, pas sur la perfection. En rappelant à l’enfant ses réussites passées et en valorisant son courage d’essayer, vous renforcez sa confiance en lui.

L’idée est de lui montrer que chaque tentative, chaque petite avancée est une victoire en soi. Ce renforcement de l’estime de soi aide l’enfant à réduire la peur de l’échec et à se concentrer sur le plaisir d’apprendre et de progresser, même si des erreurs sont faites en cours de route.

Les 2 principes fondamentaux du changement

Accompagner le changement avec douceur et patience

Le changement est un processus, et il demande du temps. Soyez prêt à accompagner votre enfant avec patience. Plutôt que de viser des transformations soudaines, encouragez les petits pas. Chaque effort, aussi minime soit-il, est un pas vers la liberté :

  • « Aujourd’hui, on essaie juste une petite chose différente. Pas besoin de tout changer d’un coup. »
    En étant patient et compréhensif, vous montrez à votre enfant que le changement ne doit pas être brutal ni effrayant. Il peut se faire doucement, à son rythme, ce qui réduit considérablement l’anxiété liée à cette transition.

Créer des dialogues réguliers

Enfin, n’oubliez pas que la communication est la clé. Un dialogue régulier et ouvert avec votre enfant permet de dénouer des résistances avant qu’elles ne s’installent profondément. Discutez avec lui de ses émotions, de ses craintes, et de ses difficultés à lâcher prise :

  • « Comment tu te sens face à tout ça ? Qu’est-ce qui te semble difficile ? »
    En ouvrant cet espace de parole, vous lui donnez l’occasion de prendre du recul sur ses comportements, d’exprimer ses peurs, et de se sentir compris. Cela l’encouragera à partager plus librement, à reconnaître ses résistances, et à avancer plus sereinement vers le changement.

 

 

Références et sources 

 

[1] Le bénéfice secondaire comme motif caché pour obtenir un traitement psychiatrique

Septembre 2005Psychiatrie européenne 20(5-6):416-21

https://www.researchgate.net/publication/7591455_Secondary_gain_as_hidden_motive_for_getting_psychiatric_treatment

 

[2] Concept de bénéfice secondaire : un examen des preuves scientifiques

DA Fishbain 1, H. L. Rosomoff , RB Cutler , RS Rosomoff 1995 mars;11(1):6-21. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/7787338/

 

[3]  Alice Boyes, Ph.D. | 26 septembre 2010 « Ce qui empêche les gens de résoudre leurs problèmes : Gain secondaire » https://www.aliceboyes.com/secondary-gain/

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