Dernière modification le 1 juin 2024 par jeff
Voici Lola, une jeune préadolescente de 10 ans en CM2. Une vraie peste, elle en fait littéralement baver à ses enseignants, mais surtout à ses parents, qui ne savent plus vraiment comment la gérer. Lola est une forte tête, un caractère bien trempé. « Mais qu’est-ce que cela va être lorsqu’elle aura 15 ans », s’interroge anxieuse sa maman !
Kevin, quant à lui, est un garçon de 15 ans. À la différence de Lola, il est très agité et a du mal avec la politesse : dire merci, il ne sait pas faire. Si ses parents ne le reprennent pas, il ne voit pas d’inconvénient à jeter un papier par terre. Les règles, il n’aime pas trop. Tout comme Lola, il préfère s’en affranchir.
Est-ce que le comportement de Lola et Kevin va aller de mal en pis une fois adulte ? Deviendront-ils incontrôlables dans une vie sociale borderline ?
Quelles solutions pour les parents de Lola et de Kevin ? Utiliser la manière forte, et mettre fin à une certaine forme de fausse bienveillance, qui ne cache qu’un laxisme non assumé ?
Ou au contraire, à vouloir trop serrer la vis, à être trop strict Lola et Kevin se sentent pris dans une étreinte étouffante qui les pousse à se révolter ?
Article & texte : le collectif des 7 profils d’apprentissage
Le Cerveau de l’Enfant évolue
Le développement cérébral des enfants est un processus complexe et fascinant qui se poursuit bien au-delà de l’enfance. Comme une chrysalide qui devient papillon.
Le cerveau de l’enfant évolue constamment, en passant par des phases de véritable mutation. Et que ce qui semble être des traits de caractère immuables peut en fait être des étapes transitoires.
De 6 à 12 ans : Consolidation des Compétences
À cet âge, les enfants affinent les compétences acquises lors des premières années. Le cerveau continue de se développer, notamment dans les zones qui gèrent les fonctions cognitives supérieures comme la mémoire, l’apprentissage et le contrôle des impulsions.
L’augmentation de la myélinisation, qui améliore la vitesse de transmission des signaux entre différentes parties du cerveau, contribue à une amélioration notable des capacités de raisonnement, de planification et de résolution de problèmes.
Adolescence (13 à 19 ans) : Remodelage intense
L’adolescence est une période de transformation majeure pour le cerveau. Les changements incluent non seulement l’élagage synaptique continu, mais aussi une augmentation significative de la myélinisation, en particulier dans le cortex préfrontal, le centre de contrôle des fonctions exécutives. Le cortex préfrontal, crucial pour la prise de décision, la planification et la régulation des émotions, n’atteint sa maturité qu’à la fin de l’adolescence voire au début de la vingtaine.
Cette maturation explique les améliorations dans la gestion des émotions et des comportements socialement complexes. Par ailleurs, l’adolescence est marquée par une sensibilité accrue des circuits de récompense du cerveau, ce qui peut expliquer la tendance à rechercher des sensations fortes et à prendre des risques. Certaines régions du cerveau ne sont pas encore correctement interconnectées ou même pas du tout, notamment celles qui régulent les émotions, ce qui peut donner des réactions violentes incontrôlées.
Jeune Adulte (20 à 25 ans) : Approche de la Maturité adulte
Le cerveau continue de se développer et de se raffiner au début de l’âge adulte. La myélinisation et l’élagage synaptique se poursuivent, rendant le cerveau encore plus efficace. À mesure que le cortex préfrontal mûrit, les jeunes adultes montrent des améliorations significatives dans la régulation de leurs émotions et dans leur capacité à prendre des décisions complexes. Cela se traduit par une plus grande stabilité dans leurs relations et dans leur vie professionnelle.
Rien n’est figé
Donc, Kévin et Lola seront totalement différents à l’âge adulte. Les enfants turbulents ne le resteront pas toujours. Le comportement de l’enfance et de l’adolescence ne détermine pas celui de l’âge adulte.
Bien sûr que l’évolution peut également aller dans le mauvais sens, mais ce n’est pas systématique.
Des enfants doux, agréable, obéissant n’ont pas moins mal fini aussi à l’âge adulte et devenir des monstres : Hitler a été un enfant sans histoire, Pablo Escobar, criminel par excellence, roi de la pègre de Medellín a fait une bonne scolarité avec des études supérieures.
Si pour les parents de Lola et Kévin, le mieux est de prendre leur mal en patience, cela n’est aucunement une invitation à la résignation.
Quelles solutions ?
Prendre Conscience de l’Évolution : à 19 ans, Lola et Kevin seront deux jeunes adultes complètement différents, ayant gagné en maturité suite à l’évolution de leur cerveau forgée par l’expérience de la vie et la bienveillance et l’amour de leurs parents. Aucune raison à la panique, à l’anxiété qui ne ferait que mal gérer une situation certes pas évidente.
Fixer des Limites claires : comprendre n’est pas excuser les manques de respect. Les parents de Lola et de Kevin devront fixer des limites claires et être fermes sur le respect de celles-ci.
Expliquer les règles. Des recherches en psychologie montrent que les enfants qui comprennent les règles et leurs justifications ont environ 70% plus de chances de les respecter que ceux à qui les règles ne sont pas expliquées.
Face à ce cadre salutaire, surtout pour des enfants comme Lola et Kevin, l’écoute, la présence et la bienveillance seront essentielles.
Rester zen et accepter de ne pas tout contrôler : c’est aussi un travail sur soi pour les parents. Il est important d’accepter que l’on ne puisse pas tout contrôler et que certains comportements soient des étapes normales du développement.
En conclusion, le chemin vers l’âge adulte est semé d’embûches pour les enfants turbulents comme Lola et Kevin, mais il est aussi jalonné de possibilités de transformation et de maturation. Les parents, armés de patience, de fermeté et de compréhension, peuvent aider leurs enfants à naviguer cette période tumultueuse pour en faire des adultes équilibrés et responsables.
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